Vous devez subir une intervention chirurgicale et les médecins vous ont proposé d’intervenir sous anesthésie loco-régionale. Il s’agit d’une technique d’anesthésie de plus en plus utilisée seule ou en association avec une technique d’anesthésie générale. Elle ne sera réalisée qu’après votre information et avec votre accord. Il est donc nécessaire d’en connaître les principes et les risques. En quoi consiste une anesthésie loco-régionale ?
L’anesthésie loco-régionale permet de rendre insensible à la douleur une partie plus ou moins étendue du corps, celle où doit avoir lieu l’intervention chirurgicale. Elle peut être indiquée pour réaliser le geste chirurgical proprement dit ou pour contrôler la douleur à votre réveil après une anesthésie générale. Elle insensibilise une zone plus large que l’anesthésie locale, mais permet la préservation de la conscience, contrairement à l’anesthésie générale. Les médicaments anesthésiques injectés contre le nerf bloquent la transmission de la douleur le long des nerfs par où transite le message douloureux pendant la durée de l’intervention et un peu au-delà. Pendant l’intervention, en plus de l’anesthésie, il vous sera peut-être administré en complément une sédation légère, dans le but d’améliorer votre confort, notamment si l’intervention vous angoisse. Tous les territoires de l’organisme peuvent être bloqués. Il peut s’agir des membres pour la chirurgie orthopédique ou vasculaire par exemple, mais il peut aussi s’agir du tronc (thorax ou abdomen). Ces anesthésie loco-régionales peuvent être réalisées au niveau du dos (anesthésie péridurale ou rachianesthésie) pour insensibiliser le thorax, l’abdomen, le périnée ou les membres inférieurs. Comment est-elle réalisée ? L’anesthésie loco-régionale se fait par une injection à l’aide d’une aiguille fine et non traumatisante. Avec un appareil d’échographie, l’anesthésiste repère le nerf ou le groupe de nerfs qui dessert la zone concernée par l’intervention. Après avoir désinfecté la peau, il injecte le médicament anesthésique près de ces nerfs. Il ne donnera le feu vert au démarrage de l’intervention qu’après s’être assuré que la zone est bien anesthésiée, c’est à dire après un délai qui peut aller de 5 à 30 minutes. Pendant la durée de l’anesthésie, le médecin anesthésiste, ou l’infirmier anesthésiste, surveille en permanence votre pouls, votre pression artérielle et votre oxygénation. Que vais-je ressentir ? La sensation est celle d’un engourdissement de la zone anesthésiée, puis la partie du corps concernée devient complètement insensible à la douleur, comme lourde. Vous ne pouvez plus la bouger parfois. Vous resterez conscient pendant l’intervention et pourrez en suivre les différentes étapes. Il se peut que vous ne le souhaitiez pas ou que cela vous angoisse. En ce cas, un produit sédatif peut vous être administré. Dans de nombreux cas, il est maintenant possible de disposer de son baladeur pour écouter de la musique si vous ne voulez pas entendre les bruits de la salle d’opération. Et si ça ne marche pas ? L’intervention ne commencera pas tant que l’anesthésiste ne sera pas certain que vous ne ressentez plus rien dans le territoire où elle doit avoir lieu. Si l’anesthésie échoue, une anesthésie générale peut être décidée. C’est la raison pour laquelle on vous demandera d’être à jeun et de ne pas manger dans les 6 heures qui précèdent l’intervention et de ne pas fumer et ne pas boire dans les 2 heures. L’anesthésie loco-régionale est-elle mieux que l’anesthésie générale ? Quand elle est possible, l’anesthésie loco-régionale est souvent mieux tolérée que l’anesthésie générale et entraîne moins d’effets indésirables après l’intervention : les nausées, les vomissements sont moins fréquents, la fatigue dure moins longtemps et l’alimentation peut être reprise plus rapidement. Elle peut aussi être réalisée dans les cas d’urgence. Ellecomporte toutefois des contre-indications, comme des troubles de la coagulation, une infection de la peau dans la zone où le produit doit être injecté, une allergie à l’anesthésique utilisé ou encore certains troubles neurologiques. Le refus du patient peut être une contre indication. Quels en sont les effets secondaires potentiels ? Comme pour tout acte médical, et bien que tout soit mis en œuvre pour les éviter, l’anesthésie loco-régionale comporte aussi des effets secondaires. La surveillance constante par le médecin ou l’infirmier anesthésistes permet de repérer rapidement toute complication. Il peut exister des ecchymoses ou une irritation de la peau dans la zone d’injection. Certains malades ressentent des fourmillements pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, dans le territoire du nerf qui a été anesthésié. Il est exceptionnel qu’un nerf se trouve lésé pendant l’anesthésie, d’autant que la technologie a amélioré le repérage du nerf à anesthésier. Les complications graves, y compris les allergies, sont encore plus rares. Des modifications tensionnelles sont possibles. Les commentaires sont fermés.
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Mai 2018
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