Une anesthésie, même conduite avec compétence et vigilance, comporte des risques, comme tout acte médical. L’amélioration des pratiques et des techniques d’anesthésie et de surveillance a néanmoins permis de réduire grandement les risques de complications graves liés à celle-ci. Quels sont les risques d’une anesthésie locorégionale ? Une anesthésie locorégionale consiste à insensibiliser une région du corps, plus grande que pour une anesthésie dite locale. Chaque technique d’anesthésie locorégionale a ses propres risques liés à la zone insensibilisée et au geste chirurgical prévu. Le médecin anesthésiste-réanimateur, communément appelé anesthésiste, vous expliquera précisément les risques spécifiques à votre intervention. Certaines conséquences sont cependant communes à toutes les anesthésies locorégionales : douleur initiale au point de ponction, fourmillements et très rarement paralysie ou perte de sensations. La plupart de ces troubles sont peu invalidants et rentrent dans l’ordre en quelques jours à quelques semaines. Dans le cas peu fréquent d’une complication neurologique (paralysie, perte de sensation, douleur anormale, etc.), votre médecin anesthésiste prescrira des examens complémentaires afin de préciser le diagnostic et mettre en place une prise en charge adaptée. Certaines anesthésies locorégionales, comme les péridurales, nécessitent parfois la pose d’une sonde urinaire et peuvent s’accompagner de maux de tête. En cas de maux de tête invalidants et persistants un traitement médical sera mis en place. Quels sont les effets indésirables liés à une anesthésie générale ? Comme pour une anesthésie locorégionale, une anesthésie générale nécessite le plus souvent la pose d’une perfusion, généralement avant le début de l’anesthésie. Douleurs, rougeurs et hématomes peuvent survenir au niveau de la veine ponctionnée. Au cours d’une anesthésie générale, il est parfois nécessaire d’introduire un tube dans la trachée ou dans la gorge pour vous faire respirer, ce qui peut provoquer des maux de gorge ou un enrouement au réveil. Parfois, des traumatismes dentaires peuvent survenir lors de la pose de ce dispositif, en particulier quand l’état dentaire est précaire ou qu’il y a des difficultés lors de l’intubation (petite ouverture de bouche, raideur dela nuque…). L’allongement prolongé sur la table d’opération entraîne parfois au réveil des douleurs musculaires ou articulaires, ainsi que des compressions, notamment de certains nerfs, responsables de fourmillements, d’un engourdissement, voire exceptionnellement d’une paralysie de la jambe ou du bras atteint. Généralement, ces troubles disparaissent en quelques jours à quelques semaines. Les nausées et vomissements au réveil sont devenus moins fréquents et font l’objet de protocoles de prévention et de traitement spécifiques. Les accidents liés au passage de vomissements dans les poumons (inhalation de liquide gastrique) sont exceptionnels si le jeûne préopératoire est respecté. Des causes locales liées à la maladie ou aux antécédents du patient peuvent majorer ce risque. Y a-t-il un risque que je me réveille pendant l’opération ? La surveillance continue du médecin anesthésiste ou de l’infirmier anesthésiste aidée par les nombreux dispositifs de surveillance permettent d’évaluer la profondeur de l’anesthésie et de prévenir un réveil potentiel. Des médicaments sont administrés en permanence pour assurer un niveau d’anesthésie constant et stable. Puis-je ne pas me réveiller après l’anesthésie ? L’action des médicaments utilisés en anesthésie est réversible : vous vous réveillerez dès qu’ils seront éliminés. En dehors de toute complication, la récupération après une anesthésie est rapide et vous permet de regagner votre chambre en toute sécurité dans les heures qui suivent la fin de l’acte opératoire. Puis-je souffrir de troubles de compréhension ou de pertes de mémoire ? Les médicaments utilisés pour vous endormir lors d’une anesthésie générale ou d’une sédation ont un effet direct sur le cerveau. Cet effet est rapidement réversible, vous récupérerez donc l’ensemble de vos fonctions cérébrales. Néanmoins, pendant les quelques heures suivant le réveil, vous risquez de vous sentir fatigué, d’éprouver des difficultés à vous concentrer ou à vous orienter dans le temps et l’espace, notamment si vous êtes âgé. Il est très courant de ne pas se souvenir des quelques instants précédant et suivant l’anesthésie générale. Le cumul d’anesthésies dans le temps n’est pas un facteur aggravant. Certains médicaments habituels peuvent néanmoins interférer avec la qualité du réveil après l’anesthésie et leur utilisation ainsi que leurs effets potentiels seront pris en compte par le médecin anesthésiste. Puis-je faire une allergie ? Les complications graves liées aux allergies sont très rares. Le risque allergique en anesthésie est lié soit aux médicaments utilisés, soit à une allergie aux composants du matériel (latex des gants chirurgicaux par exemple). Le questionnaire lors de la consultation d’anesthésie permet de limiter ce risque. Durant l’anesthésie, l’équipe médicale peut détecter précocement les signes d’allergie et les traiter. L’hyperthermie maligne, qui se manifeste par divers symptômes dont une augmentation de température, est une réaction grave à certains médicaments d’anesthésie, liée à des prédispositions génétiques, il ne s’agit pas d’une allergie à proprement parler. Elle est exceptionnelle et fait l’objet d’une prise en charge très codifiée. Les commentaires sont fermés.
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Septembre 2016
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